La paréidolie, vous connaissez ? C’est la faculté de discerner des formes dans les nuages. Faculté qui n’est pas du tout innée à mon avis, plutôt une compétence à exercer. Une compétence de rêveur.euses allongé.es dans l’herbe, un beau dimanche après-midi.
Le ciel m’a inspiré un poème que je vous livre ici. On pourrait imaginer de le poursuivre avec les trouvailles de celleux qui ont joué aussi aujourd’hui que le temps s’y prêtait.
Dans ton ciel il y a le profil soucieux d’un homme qui baisse le front
dans ton ciel il y a l’ourlet élimé d’un vieux T-shirt en lambeaux
il y a un cygne nageant tête en l’air
il y a l’écho d’une peine à tête de vélociraptor
il y a un poing américain de platine
poussé par la patte d’un ours monumental
il y a un golfe, ses plages, deux presqu’îles
Une gousse d’aillet tranchée à l’horizontale
un dragon dodu ne crachant que ses cendres
le numéro 2
Le soleil point et pointe :
derrière les peaux de lait s’étirent
une chaîne de hautes montagnes et
à hauteur
le feuillage bronchieux d’un chêne centenaire
une rose des sables
une géode à tête bouclée
un cratère d’eau lisse et son auréole.
Ta tête, partout, dans les nuages
Partout la tête dans les nuages.